Tofacitinib : XELJANZ®
Le Tofacitinib, est un inhibiteur sélectif de la famille des Janus Kinases (JAK). Le Tofacitinib inhibe particulièrement les JAK1 et JAK3 à l’origine d’une diminution de la synthèse de molécules de l’inflammation dans le tube digestif (interleukines et interférons).
La prescription initiale et le renouvellement du médicament sont réservés aux spécialistes en gastroentérologie dans le cade du traitement de la RCH uniquement, pas dans la maladie de crohn.
Modalités d’utilisations
Le Tofacitinib s’administre per os, c’est-à-dire par la bouche, sous forme de comprimés. La posologie, indépendante du poids, est de 10mg x2 par jour (matin et soir) pendant 8 semaines. Après 8 semaines de traitement, la posologie est ramenée à 5 mg x2 par jour (matin et soir) en fonction de la réponse clinique. En cas de réponse partielle après 8 semaines, il est possible de poursuivre jusqu’à 16 semaines compte tenu de la possibilité de réponse tardive.
Pour le traitement de la RCH, le Tofacitinib peut être associé à un traitement par corticoïdes et ou 5-amino-salicylés.
Précautions d’emploi
Avant de débuter le traitement par Tofacitinib, votre gastroentérologue s’assurera de l’absence de contre-indication, au moins temporaires, telles que :
- Une hypersensibilité à la substance active ou au lactose.
- Une tuberculose active, des infections graves telles qu’une septicémie ou des infections opportunistes.
- Une insuffisance hépatique sévère
- Un cancer au cours des 5 dernières années (principe de précaution devant la crainte qu’une baisse d’immunité induite par le traitement ne facilite la récidive).
- Grossesse et allaitement (cf paragraphe ci-dessous)
- Le Tofacitinib doit être utilisé avec prudence chez les patients présentant des facteurs de risque connus de MTEV (antécédents de crise cardiaque, d’insuffisance cardiaque, de cancer, de maladie héréditaire de la coagulation, de thrombose, ainsi que chez les patientes traitées par contraceptifs hormonaux combinés, traitements de substitution hormonale, les patients ayant eu une intervention chirurgicale importante ou les patients immobiles), quelle que soit l’indication et la posologie.
- Compte-tenu du risque accru d’infections graves chez les patients de plus de 65 ans, le Tofacitinib ne doit être envisagé chez ces patients que s’il n’existe aucune alternative appropriée
- L’instauration d’un traitement par Tofacitinib est l’occasion de vérifier que les vaccins sont à jour, et d’effectuer les rappels utiles. Comme avec tous les médicaments ayant un effet immunodépresseur, les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués : fièvre jaune, rougeole, oreillons, rubéole, tuberculose (BCG), varicelle, rotavirus. Si ces vaccins sont nécessaires, ils doivent être faits au moins 3 semaines avant le début du traitement.
Effets secondaires
1. L’hypersensibilité au Tofacitinib
Dans le cadre de l’expérience accumulée post-commercialisation, des cas d’hypersensibilité médicamenteuse associée à l’administration de Tofacitinib ont été rapportés.
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
2. Infection
Le Tofacitinib augmente le risque d’infection bactérienne, mycobactérienne, virale, fongique et opportuniste au sens large, justifiant d’une surveillance rapprochée.
Bien qu’aucun cas de tuberculose n’ait été déclaré dans les études ayant testé le Tofacitinib, les risques et bénéfices du traitement doivent être réévalués avant le traitement par Tofacitinib chez les patients ayant été exposés à la tuberculose ou les patients ayant séjourné dans des zones où la tuberculose est endémique.
Une réactivation virale et des cas de réactivation du virus de l’herpès (par ex., zona) ont été observés au cours des études cliniques avec le Tofacitinib. Chez les patients traités avec Tofacitinib, l’incidence du zona semble augmentée. Une sérologie contre le virus de la varicelle et du zona (VZV) est donc conseillée en l’absence de documentation d’une infection varicelleuse et de notion de vaccination antérieure. En cas de sérologie négative, une prophylaxie antivirale peut être également proposée.
Des infections ont été observées sous Tofacitinib sans qu’il soit toujours certain qu’elles étaient directement en rapport avec ce traitement. Du fait de la modification de l’immunité induite par le Tofacitinib, il peut s’agir d’infections plus graves en rapport avec la baisse des défenses immunitaires. Un avis médical auprès de votre généraliste et/ou gastroentérologue est donc nécessaire en cas de fièvre.
3. Autres effets indésirables
Dans les études ayant conclu à l’efficacité du Tofacitinib 10mg x 2/j les effets secondaires les plus fréquemment rapportés étaient céphalées, rhinopharyngite, nausées et arthralgies.
Le Tofacitinib peut diminuer le nombre de globules blancs, de globules rouges et/ou de plaquettes. Il peut également modifier les tests hépatiques et élever le taux de cholestérol.
Le traitement par Tofacitinib nécessite un suivi biologique régulier comprenant : un hémogramme, un bilan hépatique complet 1 à 2 mois après son initiation puis tous les 3 mois ainsi qu’un bilan lipidique à 2 mois.
4. Maladies tumorales
Les risques et les bénéfices du traitement par Tofacitinib doivent être pris en compte avant d’initier un traitement chez des patients ayant ou ayant eu une tumeur maligne, autre qu’un cancer cutané non mélanomateux (CCNM) traité, ou au moment de poursuivre le traitement avec Tofacitinib chez des patients qui développent une tumeur maligne. Il est possible que Tofacitinib altère les défenses immunitaires du patient contre les tumeurs malignes.
Une augmentation du risque de CCNM a été rapportée sous Tofacitinib de façon modérée et nécessite une surveillance dermatologique des patients prenant du Tofacitinib.
L’effet de Tofacitinib sur le développement et l’évolution des tumeurs malignes n’est pas connu.
5. Précaution pour la grossesse et l’allaitement
Aucune étude pertinente et sérieuse n’a été menée sur l’utilisation du Tofacitinib chez la femme enceinte. Il a été démontré que le Tofacitinib était tératogène chez le rat et le lapin.
Par mesure de précaution, l’utilisation de Tofacitinib pendant la grossesse est contre-indiquée.
L’excrétion dans le lait maternel humain du Tofacitinib est inconnue. Un risque chez l’enfant allaité ne peut être exclu. Par mesure de précaution, l’utilisation de Tofacitinib pendant l’allaitement est contre-indiquée.